je crée des papiers papiers classiques coton, chanvre, lin, abaca ..... papiers moins conventionnels zostères, algues vertes, champignons... j'essaie de croiser les savoir-faire avec des feutrières, tisserandes, brodeuses, associant alors fibres textiles et papetières pour une nouvelle alliance c'est une aventure , une recherche passionnante et je le crains sans fin ,........................
22 Décembre 2009
LA VIGILANCE DE L’OLIVIER OU LA GUERRE LASSE ENTRE L’ARBRE ET LA VILLE
Au pays de la Mancha,
là où on ne prend pas les vessies pour des lanternes , mais les moulins pour des chevaliers
là où les montagnes ont la douceur des formes féminines ,
Sur cette terre jaune et sèche parcourue de rides dessinées par les hommes
une drôle de guerre s’est engagée …………
Les protagonistes sont là comme dans une partie d’échec
concentrés, face à face
chacun guettant la stratégie de l’autre.
Sur cette terre sans eau, aride, quasi désertique, à perte de vue s’étendent des millions d’oliviers
Armée silencieuse et immobile.
Elle est là, elle observe son envahisseur : « la ville ».
Celle-ci semble assiégée, étriquée, enfermée au milieu des troncs sans âge.
Chaque espace libre est occupé par des oliviers, ils sont partout, ils sont là, là où on ne les attend pas
Ils scrutent, imposent le respect.
La ville a tenté d’élargir son territoire
Du béton, un ruban d’asphalte s’échappe se perdant à l’infini, du Nord au Sud
Frêle lien entre les hommes, ceux-ci ont voulu l’élargir, ils ont donc dû composer avec l’armée immobile.
Tractopelles, pelleteuses, bulldozers, tracteurs s’arrêtent au ras des pieds De ces arbres mythiques avec une délicatesse que l’on n’aurait pu leur attribuer.
Ils ont déposé entre les troncs noueux des buses, des tuyaux, des blocs de béton, avec parcimonie pour ne pas empiéter sur leurs frêles ombrages.
Toute la ville est suspendue au silence imposé par ces étranges trios, figés dans une danse immobile et hors du temps.
Juste un frisson dans l’hiver fera que l’olivier paiera son tribut à la ville en lui offrant ses précieux fruits noirs.
Et………. continuera cette étrange partie sans vainqueur ni vaincu. Les arbres et la ville restent et l'homme passe.