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Martine Gautier   lokta.fr

je crée des papiers papiers classiques coton, chanvre, lin, abaca ..... papiers moins conventionnels zostères, algues vertes, champignons... j'essaie de croiser les savoir-faire avec des feutrières, tisserandes, brodeuses, associant alors fibres textiles et papetières pour une nouvelle alliance c'est une aventure , une recherche passionnante et je le crains sans fin ,........................

la vigilance de l'olivier

 

 

LA VIGILANCE DE L’OLIVIER OU LA GUERRE LASSE ENTRE L’ARBRE ET LA VILLE

 

Au pays de la Mancha,

 là où on ne prend pas les vessies pour des lanternes , mais les moulins pour des chevaliers

 

 

là où les montagnes ont la douceur des formes féminines ,

Sur cette terre jaune et sèche parcourue de rides dessinées par les hommes  

une drôle de guerre s’est engagée …………

Les protagonistes sont là comme dans une partie d’échec

concentrés, face à face

chacun guettant la stratégie de l’autre.

                                                                  

Sur cette terre sans eau, aride, quasi désertique, à perte de vue s’étendent des millions d’oliviers

Armée silencieuse et immobile.

Elle est là, elle observe son envahisseur : « la ville ».

Celle-ci semble assiégée, étriquée, enfermée au milieu des troncs sans âge.

Chaque espace libre est occupé par des oliviers, ils sont partout, ils sont là, là où on ne les attend pas

Ils scrutent, imposent le respect.

La ville a tenté d’élargir son territoire

Du béton, un ruban d’asphalte s’échappe se perdant à l’infini, du Nord au Sud

Frêle lien entre les hommes, ceux-ci ont voulu l’élargir, ils ont donc dû composer avec l’armée immobile.

Tractopelles, pelleteuses, bulldozers, tracteurs s’arrêtent au ras des pieds De ces arbres mythiques  avec une délicatesse que l’on n’aurait pu leur attribuer.

 Ils ont déposé entre les troncs noueux  des buses, des tuyaux, des blocs de béton, avec parcimonie pour ne pas empiéter sur leurs frêles ombrages.

 

Toute la ville est suspendue au silence imposé par ces étranges trios,  figés dans une danse immobile et hors du temps.

Juste un frisson dans l’hiver fera que l’olivier paiera son tribut à la ville en lui offrant ses précieux fruits noirs.

Et………. continuera cette étrange partie sans vainqueur ni vaincu. Les arbres et la ville restent  et l'homme passe.

 

 

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C
Très beau texte. J'aime les oliviers, mais je n'aurai jamais su en parler aussi bien....
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